Léonor de Récondo
Présentation
Ilaria voit le jour au sein d’une famille de marchands d’étoffes vénitiens. La ville, bien qu’elle ait perdu de sa puissance par rapport au passé, conserve toujours ses majestueux palais, ses nombreux théâtres et son carnaval qui dure six mois. Cette période est marquée par un épanouissement des activités artistiques et musicales, en particulier le violon.
Lorsqu’elle avait à peine quelques semaines, la mère d’Ilaria l’a confiée à la Pietà, une institution publique fondée en 1345 pour offrir une bouée de sauvetage aux nourrissons abandonnés, les préservant ainsi de l’infanticide ou de la prostitution. La Pietà offrait une éducation musicale de haut niveau, attirant les Vénitiens aux concerts organisés dans l’église adjacente. Derrière des grilles élaborées, les jeunes artistes jouaient et chantaient des morceaux composés exclusivement pour eux.
Ilaria a appris le violon et est devenue copiste pour le Maestro Antonio Vivaldi. Elle a noué une solide amitié avec Prudenza, une fille de son âge. Leur amitié indéfectible lui a offert une perspective plus large et une connexion avec le monde extérieur.
Le grand feu dans la vie d’Ilaria s’est enflammé à l’aube de ses quinze ans. Il a démoli les murs qui l’avaient à la fois protégée et enfermée, l’éloignant des affections familières qu’elle avait connues jusqu’alors. Ce feu était principalement une fusion du désir charnel et de la musique si profondément enracinée dans son cœur qu’elle les confondait et se perdait dans leur interaction.
Les murmures de Venise et sa beauté servaient de toile de fond à la quête de la jeune fille : expérimenter l’amour et s’élever à travers la musique.