Deux personnages s'affrontent au cours d'échanges épistolaires en traversant chaque sujet d'actualité du plus léger au plus profond.

Rebecca est une actrice pulpeuse qui a fait de son glamour sa marque à l'écran.

Elle est sublime, sa beauté fascine les hommes dont Oscar qui se souvient l'avoir connu pendant leur adolescence grâce à sa soeur. Il a suivi sa carrière du départ à son apogée jusqu'au jour où à un croisement il l'aperçoit dans une rue parisienne.

Choqué, Oscar se sent quelque part trahi par la vérité, le no filtre du papier glacé laisse place au naturel du jour.

Ses yeux restent bloqués sur  l'épaississement  de cette femme de cinquante ans. Il la trouve laide, négligée et ne lui laisse absolument pas le bénéfice des traces hormonales, sa déception englouti son émotion d'amoureux fan et passe dans une attaque verbale de vengeance par le biais de réseaux sociaux, finalement contre lui. Comment cet objet du désir a pu se transformer en madame tout le monde...

Oscar au physique ingrat, qui toute sa vie n'a pu compter que sur son statut d'écrivain pour enjôler les dames n'a fait que d'être dupé finalement, il se sent trompé par cette beauté imaginaire.

Une troisième personne vient fortifier cette conversation, il s'agit de Zoé, l'attachée de presse d'Oscar, qui est devenue une féministe de haut vol après avoir étalé sur son blog un harcèlement sexuel dédié à Oscar le gringalet.  

Le "connard" et la comédienne finissent par se retrouver dans des discussions actuelles autour du confinement, le covid et ses dérives, la psychanalyse, l'amour et ses émotions, les régimes alimentaires sont même explorés pour finir sur de vraies confidences.

Virginie Despentes décoiffe plus qu'à l'accoutumée. Le style est rythmé et radical, blindé de références d'un monde punk. Elle seule, peut définir la société actuelle avec cette gouaille désenchantée d'être passée par la prostitution. On reste scotchés devant tant de vérités mais reste sa signature en guise de style d'écriture qui plaît, ou pas.

Ce roman a été écarté du Goncourt, dommage...Il serait temps d'arrêter les emballages bourgeois.